Une vie que la guerre emporta.
« Dépèche-toi, ils arrivent ! s'exclama Tony, paniqué.
- Où sont les clés de la cave ? Je ne les trouve pas ! répondit Maëlys.
- Sur le buffet, ne perds pas de temps !
- Je les ai ! Tu as tes armes ?
- Je les cherche, répondit-il en fouillant l'armoire. »
Maëlys courut jusqu'à lui. Ils se regardèrent droit dans les yeux, pleins de tristesse et d'inquiétude. Ils échangèrent un rapide baiser, la main de Maëlys s'attardant sur sa joue. Elle descendit à la cave, les yeux remplis de larmes. Tony se remit à chercher hâtivement, et finit par trouver ses armes sous le matelas. Des cris se firent entendre, et des coups de feu retentirent. La guerre avait commencé. Mais celle-ci n'était pas prévue, elle avait débuté quelques jours plus tôt, dans une ville voisine. Et ils avaient attendu, la peur au ventre, redoutant qu'elle n'arrive jusqu'à eux.
Tony sortit, son fusil à la main et un revolver dans le holster. Etant militaire, il avait l'habitude d'avoir une arme à la main. Le chaos dehors était intense : des coups de feu fusaient de partout, des explosions se faisaient entendre non loin de là. Ne perdant pas de temps, il se mit à tirer sur les envahisseurs.
Des heures passèrent. Maëlys commençait à s'impatienter, de plus en plus inquiète à chaque minute qui passait sans que Tony ne revienne. Elle finit par céder à la tentation, monta les marches à toute allure, et s'arma d'un revolver pour partir à la recherche de Tony. Une fois dehors, elle se mit à courir en rasant les murs, cherchant Tony des yeux. Elle courut pendant ce qui lui parut un temps infini, en vain. Elle le cherchait dans chaque visage, chaque silhouette qu'elle croisait, mais ne le trouvait toujours pas.
Enfin, elle le vit, tirant sur de multiples hommes. Une vague de soulagement et de bonheur l'envahirent et la poussèrent à appeler son nom:
« Tony !
- Mais qu'est-ce que tu fais ici ?! cria-t-il, la mine stupéfaite et les sourcils froncés.
- Je ne supportais plus de t'attendre dans l'inquiétude. Viens, on s'en va loin d'ici ! »
Tony n'eut pas le temps de répondre: des ennemis attrapèrent Maëlys avec violence. Il visa avec précision la tête d'un des hommes qui l'empoignaient, lequel tomba à terre. Cela permit à Maëlys de se dégager et de prendre son arme, visant rapidement l'homme le plus proche d'elle. Mais, alors qu'elle appuyait sur la gachette, un ennemi arrivant par derrière lui tordit le bras, déviant ainsi sa trajectoire.
Le coup de feu retentit, et Maëlys poussa un hurlement déchirant. Le temps s'arrêta quelques secondes, alors qu'elle regardait le corps de Tony tomber à terre. Elle se précipita à ses côtés, cherchant la blessure, qu'elle trouva au niveau de l'abdomen. Puis, elle prit son visage entre ses mains, les larmes coulant le long de ses joues, le regardant dans les yeux.
« Tu vas t'en sortir, lui dit-elle, la voix pleine de larmes. Il faut que tu t'en sortes, je ne pourrai pas sans toi. Je n'y arriverai pas.
- Bien sûr que si, tu y arriveras... Promets-moi que tu n'abandonneras jamais, même si ça parait sans espoirs.
- D'accord... d'accord. Je te le promets. Mais je dois te dire quelque chose, quelque chose de très important... je suis enceinte, Tony.
- C'est merveilleux, souffla-t-il, les larmes aux yeux. On va avoir un bébé..
- Non, tu ne comprends pas ! On va avoir un bébé, mais je serai seule. Seule pour le voir grandir, seule pour m'en sortir. Je voulais qu'on l'appelle Ciel, et qu'on s'en aille tous les trois loin de ces guerres, et qu'on vive heureux... mais tu es en train de partir ! Maintenant tu ne peux plus venir avec moi, et ce sera atroce de vivre sans toi. »
Un sourire tremblant au visage, le souffle sacadé, il plaça une main sur son ventre et lui dit avant que ses yeux ne se ferment :
« Mais je viens avec toi... »
(Ecrit le 06/05/14, avec une amie, pour le français).