« Sur mon tricycle en roues arrières, j'me
barre de l'autre côté de la Terre. Aller m'fumer une cigarette, est-ce
que t'aurais des allumettes ? Pour foutre le feu à leur pays, des
molotofs, est-ce que ça t'dit ? Mais dis-moi toi est-ce que tu sais ?
Est-ce qu'on va tous au paradis ?
Je vais la nuit quand il est
tard, au gré des fantômes et des nues. Je demande aux gens dans la rue,
je demande si on t'a pas vu. Je tape les portes et rien ne vient. Je
crie ton nom sur les chemins. Sur mon tricycle en roues arrières,
j'voudrais bien aller voir la mer. Et demande aux rois de la nuit, ils
m'disent tous que toi t'es partie, dans les bras d'un apocalypse, qu'tu
t'es tracée comme une éclipse. Sur mon tricycle à cœur perdu, je vais
tout nu sur les avenues. J'voudrais fumer une cigarette, mais y'a plus
d'soufre sur l'allumette.
On a tous une Lula dans nos cœurs, on
a tous une lame de rasoir, qui vient pour nous tailler le cœur, et ma
sale gueule dans le miroir.
Lula tu sais quand t'es pas là, tu sais
moi j'fais n'importe quoi. Sur mon tricycle en roues arrières,
j'voudrais bien aller voir la mer.
Elle était blonde, elle
était brune, qu'est-ce que j'en sais il faisait noir. Et putain moi
j'avais trop bu, moi j'avais trop les idées noires. Elle est partie
suivre l'aurore, et moi j'ai fait au crépuscule, entre l'alcool et les
buvards, entre les tours, les funambules. J'me fais du saut à
l'élastique, j'me fais du saut en parachute, pour demander aux goélands
s'ils ont vu passer le printemps. Ils m'disent que t'es en Amérique, que
toi tu t'es barrée comme ça, que t'as pris l'train d'une autre ville,
alors moi je cherche les filles.
On a tous une Lula dans nos
cœurs, on a tous une lame de rasoir, qui vient pour nous tailler le
cœur, et ma sale gueule dans le miroir.
Luuuula, Luuula, Lu-lu-laa..
J'me fais vider des boites de nuit, j'me fais courser par des pourris,
j'prends des bateaux les soirs de lune, j'fais des roulades entre les
dunes en béton, la gueule à l'envers, j'me r'trouve la gueule dans la
poussière. Puis y'a des flics à chaque coin d'rue, j'ai pas parlé qu'ils
m'tapent dessus.
Sur mon tricycle en roues arrières, j'me
barre de l'autre côté de la Terre. Aller m'fumer une cigarette, est-ce
que t'aurais des allumettes ? Pour foutre le feu à leur pays, des
molotofs, est-ce que ça t'dit ? Mais dis-moi toi est-ce que tu sais ?
Est-ce qu'on va tous au paradis ?
On a tous une Lula dans nos
cœurs, on est un peu des aviateurs, sur mon tricycle en roues arrières,
moi j'voudrais aller voir la mer.
On a tous une Lula dans nos cœurs,
on est un peu des aviateurs, sur nos tricycles en roues arrières, moi
j'voudrais aller voir la mer.
Luula, Luuuulaa, Lu-lu-laa, Luuula, Lu-lu-lu-laa.. »
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